Correspondance - M. Jobard

 Dans cette section, quelques correspondances intéressantes sont présentées. Le premier est une lettre de M. Jobard (Marcellin Jobard), véritable proclamation de ses convictions spirites :

Je reçois et lis avec impatience votre Revue Spirite et je la recommande à mes amis, pas la simple lecture, mais l'approfondissement de votre Livre des Esprits. Je regrette beaucoup que mes soucis physiques ne me laissent pas le temps d'étudier la métaphysique, bien que je les aie poussées assez loin pour sentir combien tu es proche de la vérité absolue, surtout quand je vois la parfaite coïncidence qui existe entre les réponses qu'ils nous donnent - toi et moi. Les esprits mêmes qui vous attribuent personnellement la rédaction de vos écrits sont stupéfaits par la profondeur et la logique qu'ils y trouvent..

Marcellin Jobard (17 mai 1792, Baissey - 27 octobre 1861, Bruxelles) était un lithographe, photographe et inventeur belge d'origine française.

Fondateur du premier grand établissement de lithographie de Belgique, premier photographe belge, directeur du Musée de l'Industrie de Bruxelles de 1841 à 1861, Marcellin Jobard a joué un rôle aujourd'hui peu connu dans le développement artistique, scientifique et industriel de la Belgique au XIXe siècle.

Kardec apresenta uma comunicação desse Espírito (após sua morte, em 1861) em O Céu e o Inferno – Segunda Parte – Capítulo II – Espíritos felizes » M. Jobard

Quant à moi, qui connais le phénomène et votre loyauté, je ne doute pas de l'exactitude des explications qui vous sont données et j'abjure toutes les idées que j'ai publiées à son sujet, quand, avec M. Babinet, je pensais qu'il n'y avait que des phénomènes physiques ou des ébats indignes de l'attention des sages.

Ne vous découragez pas, comme je ne suis pas découragé, par l'indifférence de vos contemporains. Ce qui est écrit est écrit ; ce qui est semé germera. L'idée que la vie est une harmonisation des âmes, une épreuve et une expiation, est grande, consolante, progressive et naturelle.

En réponse, Kardec fait l'éloge de M. Jobard, étant un homme si reconnu, l'interroge sur la possibilité de publier son « adhésion » au Spiritist Magazine.    

Il est important, tout d'abord, de noter la nature de Kardec : Les compliments contenus dans M. Jobard nous aurait interdit de le publier s'ils nous avaient été adressés personnellement.    

En réponse, Jobard se serait dit « humilié » par les questions de Kardec, comme s'il se sentait comparé à des imbéciles. Cependant, s'informant consciemment des difficultés des partisans des idées nouvelles, il réaffirme ses décisions, faisant une digression intéressante et profonde.

A propos du magnétisme, il y a plus de quarante ans, j'ai fait ce raisonnement simple : Il est impossible que des hommes aussi dignes écrivent des milliers de volumes pour me faire croire à l'existence d'une chose qui n'existe pas.. J'ai donc expérimenté pendant longtemps, mais en vain, alors que je n'avais aucune foi en l'obtention de ce que je cherchais. Je fus cependant bien récompensé de ma persévérance, car je réussis à produire tous les phénomènes dont j'entendis parler. Puis j'ai fait une pause de quinze ans. Les tableaux étaient apparus et je voulais me faire une idée précise. Aujourd'hui apparaît le spiritisme et j'agis de même.

Quand quelque chose de nouveau arrive, je cours avec le même zèle que j'utilise pour suivre toutes les découvertes modernes. C'est la curiosité qui m'anime, et je regrette que les sauvages ne soient pas curieux, car ils restent des sauvages. La curiosité est la mère de l'instruction.

Je sais parfaitement que cette fièvre d'apprendre m'a fait beaucoup de mal. et que si j'étais resté dans cette médiocrité respectable qui mène aux honneurs et à la fortune, j'aurais pris ma part, mais il y a longtemps que je me suis dit que Je pensais que je n'étais que de passage dans cette auberge ordinaire, où ça ne vaut pas la peine d'emballer. Ce qui m'a fait supporter sans douleur les adversités, les injustices et les vols dont j'étais une victime privilégiée, c'est l'idée qu'il n'y a ici ni bonheur ni malheur digne d'être heureux ou affligé.

Je l'ai vu évoquer une personne vivante. Elle a eu une syncope jusqu'à ce que son Esprit revienne. Évoque-moi, pour voir ce que je te dirai. Invoquez également le Dr. Muhr, est décédé au Caire le 4 juin. C'était un grand médecin spirite et homéopathe. Demandez-lui s'il croit toujours aux gnomes. C'est certainement dans Jupiter, car c'était un grand Esprit, même ici sur Terre ; un vrai prophète à enseigner, et mon meilleur ami. Est-il satisfait de la nécrologie que je lui ai écrite ?    

Remarque : Kardec en fait l'évocation et la présente dans l'édition de novembre 1858