La lutte contre un esprit obsessionnel
Dans la lutte contre un Esprit obsessionnel, la connaissance apportée par la Doctrine Spirite, telle qu'elle est réellement, est cruciale. Sans les idées fausses qui règnent sur le mouvement spirite actuel, nous pouvons atteindre les causes profondes et la méthode pour combattre les Esprits obsessionnels, à travers notre propre conscience.
Texte extrait d'une partie de l'article Obsedados e Subjugados, de la Revista Espírita de 1858. Sous-titres et faits saillants de notre part.
Excitation et vanité du médium
Que ce soit par enthousiasme, ou par fascination pour les Esprits, ou par amour-propre, le médium psychographique est en général amené à croire que les Esprits qui communiquent avec lui sont supérieurs, et d'autant plus que les Esprits, voyant leur propension, ne cessent-ils de se parer de titres pompeux, comme il le faut. Selon les circonstances, ils prennent les noms de saints, de sages, d'anges, de la Vierge Marie elle-même, et jouent leur rôle d'acteurs, se déguisant ridiculement avec les vêtements des personnes qu'ils représentent. Enlevez leur masque et ils redeviennent ce qu'ils étaient : ridicules. C'est ce qu'il faut savoir faire, tant avec les Esprits qu'avec les hommes.
De croyance aveugle et irréfléchie Dans la supériorité des Esprits qui communiquent, il n'y a qu'un pas pour se fier à leurs paroles, comme cela arrive entre les hommes. S'ils parviennent à inspirer cette confiance, ils la nourrissent de sophismes et de raisonnements les plus spécieux, devant lesquels on incline souvent la tête. Les Esprits grossiers sont moins dangereux : on les reconnaît immédiatement et ils n'inspirent que répugnance. Les plus redoutables, dans votre monde comme dans le nôtre, sont les Esprits hypocrites : ils parlent toujours avec douceur ; des inclinaisons plus plates; Ils sont doux, sournois, prodiguent des expressions affectueuses et des protestations de dévouement. Il faut être très fort pour résister à de telles séductions.
A lire aussi : Malédiction et Spiritisme.
Vous demanderez : où est le danger si les Esprits sont impalpables ? Le danger réside dans les conseils néfastes qu'ils donnent, en apparence bienveillants, et dans les attitudes ridicules, intempestives ou désastreuses qui nous amènent à entreprendre. Nous en avons déjà vu qui faisaient voyager certaines personnes de région en région à la recherche de choses fantastiques, au risque de compromettre leur santé, leur fortune et leur vie elle-même. Nous les avons vu dicter, avec une apparence de gravité, les choses les plus ridicules et les maximes les plus étranges.
Considérant qu’il convient de donner un exemple à côté de la théorie, nous raconterons l’histoire d’une personne que nous connaissons et qui était sous le contrôle d’une fascination similaire.
Un jeune médium obsédé
Monsieur F…, un jeune homme bien élevé, à l'éducation approfondie, au caractère doux et bienveillant, mais un peu faible et indécis, est devenu très vite un médium psychographique. L'Esprit obsessionnel qui s'emparait de lui et ne lui laissait pas de repos écrivait sans cesse. Si un stylo ou un crayon lui tombait dans la main, il le prenait dans un mouvement convulsif et remplissait des pages et des pages en quelques minutes. En l’absence d’instrument, il simulait l’écriture avec son doigt, partout où il se trouvait : dans la rue, sur les murs, sur les portes, etc. Entre autres choses, cela lui fut dicté : « L’homme est composé de trois choses : l’homme, le mauvais Esprit et le bon Esprit. Vous avez tous votre mauvais Esprit, qui est lié au corps par des liens matériels. Pour chasser le mauvais Esprit, il faut briser ces liens, ce qui signifie que le corps doit être affaibli. Lorsque celui-ci est suffisamment affaibli, le lien se rompt et le mauvais Esprit s’en va, ne laissant que le bon.
Grâce à cette belle théorie, ils l'obligèrent à jeûner pendant cinq jours consécutifs et à veiller la nuit. Lorsqu’il fut épuisé, ils lui dirent : « Maintenant, c’est chose faite et le lien est rompu. Votre mauvais Esprit est parti : il ne reste que nous, en qui vous devez croire sans réserve. Et lui, persuadé que son mauvais Esprit s'était enfui, crut aveuglément toutes ses paroles. L'assujettissement avait atteint le point où si on lui avait dit de se jeter à l'eau ou de se diriger vers les antipodes, il l'aurait fait. Lorsqu’ils voulaient le forcer à faire quelque chose qui lui répugnait, il était entraîné par une force invisible.
Nous donnons un petit échantillon de sa morale ; A partir de là, vous pourrez juger du reste :
Absurdités d'un Esprit obsessionnel qui utilise même le nom de Jésus
« Pour avoir de meilleures communications, il faut d'abord prier et jeûner pendant plusieurs jours, certains plus, d'autres moins. Le jeûne affaiblit les liens qui existent entre les ego et un démon particulier attaché à chacun être humain. Ce démon est lié à chaque personne par l'enveloppe qui unit le corps et l'âme. Cette couverture s'affaiblit à cause du manque de nourriture et permet aux Esprits d'arracher ce démon. Alors Jésus descend dans le cœur du possédé, à la place du mauvais Esprit. Cet état de possession de Jésus en soi est le seul moyen d’accéder à toute la vérité et à bien d’autres choses.
Lorsque la créature a réussi à remplacer le diable par Jésus, elle ne possède toujours pas la vérité. Pour l’avoir, il faut y croire. Dieu ne donne pas la vérité à ceux qui doutent : ce serait faire quelque chose de inutile et Dieu ne fait rien en vain. Comme la plupart des nouveaux médiums doutent de ce qu'ils disent et écrivent, les bons Esprits, à contrecœur, par ordre formel de Dieu, ils sont obligés de mentir et n'ont d'autre choix que de mentir jusqu'à ce que le médium soit convaincu ; mais dès qu'il croit à l'un de ces mensonges, les grands esprits se précipitent pour lui révéler les secrets du ciel : toute la vérité dissipe en un instant ce nuage d'erreurs dont ils avaient été forcés d'envelopper leur protégé.
…
On remplirait un volume de toutes les bêtises qu'on lui dicte et des circonstances qui s'ensuivent. Entre autres choses, ils lui firent concevoir un bâtiment de dimensions telles que les feuilles de papier, collées ensemble, atteignaient la hauteur de deux étages.
Notez que dans tout cela il n'y a rien de grossier ni de banal. C'est une suite de raisonnements sophistiques liés à l'apparition de la logique. Il y a bien un art infernal dans les moyens employés pour le tromper, et s'il nous avait été possible de relater toutes ces manifestations, on aurait vu à quel point la ruse était poussée et avec quelle habileté on utilisait des mots mielleux.
Un bon Esprit cherchait à aider
L'Esprit obsessionnel qui a joué le rôle principal dans cette affaire a donné le nom de François Dillois, alors qu'il ne se couvrait pas du masque d'un nom respectable. Plus tard, nous avons appris comment avait été ce Dillois dans la vie, et puis rien ne nous a surpris dans sa langue. Mais au milieu de toutes ces absurdités, il était facile de reconnaître un bon Esprit qui se battait, faisant entendre de temps à autre quelques bonnes paroles niant les absurdités de l'autre. Il y a eu un combat évident, mais le combat était inégal. Le jeune homme était si soumis que la voix de la raison était impuissante sur lui. L'Esprit de son père, notamment, lui fit écrire les mots suivants : « Oui, mon fils, courage ! Vous subissez une dure épreuve, qui sera pour votre bien à l’avenir. Malheureusement, pour le moment, je ne peux rien faire pour vous libérer, et cela me coûte très cher. Allez voir Allan Kardec; écoutez-le, et il vous sauvera.
La volonté du garçon et l'aide de Kardec
En effet, Monsieur F… est venu me chercher et, pour commencer, j'ai reconnu sans difficulté l'influence pernicieuse dont il était victime, que ce soit en paroles ou à travers certains signes matériels que l'expérience fait connaître, et qui ne peuvent nous tromper. Il est revenu plusieurs fois. J'ai utilisé toute ma volonté pour appeler les bons Esprits à travers vous ; toute ma rhétorique pour lui prouver que j'étais victime d'Esprits détestables ; que ce qu’il écrivait n’avait aucun sens et était profondément immoral. Pour cette œuvre caritative, je me suis associé à un collègue, Monsieur T… et petit à petit nous l'avons amené à écrire des choses sensées. Il devint hostile à ce mauvais caractère, le repoussant volontiers chaque fois qu'il essayait de se manifester, et peu à peu les bons Esprits triomphèrent.
Pour se changer les idées, il suivit le conseil des Esprits, se livrer à un travail rude, qui ne lui laissa pas le temps d'écouter les mauvaises suggestions.
L'Esprit obsédant lui-même, Dillois, finit par s'avouer vaincu et exprime le désir de progresser dans une nouvelle existence. Il a avoué le mal qu’il avait essayé de faire et a fait preuve de repentir. Le combat fut long et douloureux et offrit à l'observateur des particularités vraiment curieuses. Aujourd'hui, Monsieur F. se sent libre et heureux. C'est comme s'il avait déposé un fardeau. Il a retrouvé sa joie et nous remercie pour le service que nous lui avons rendu.