Rivail et l'éducation : « La punition irrite et impose. Cela n’éduque pas à la raison.

Rivail et l'éducation : « La punition irrite et impose. Cela n’éduque pas à la raison.
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Allan Kardec, avant ce pseudonyme, avait déjà réalisé des textes sur l'éducation. Il est clair que leur pensée a changé et s'est élargie après l'avènement du Spiritisme, mais, comme Hypolite Léon Denizard Rivail, beaucoup d'entre eux faisaient déjà preuve d'une enviable lucidité de raisonnement.


On en parle beaucoup hétéronomie et autonomie, et nous soulignons grandement comment les doctrines religieuses, frelatées par le clergé, ainsi que la doctrine matérialiste, exercent une influence pernicieuse sur la propagation de la pensée hétéronome. Cependant, avouons-le, lorsqu'il s'agit de doctrines, elles sont en réalité plus présentes dans la phase post-enfance, lorsque l'individu a une raison plus développée.

Il existe cependant un type de [mauvaise] éducation qui affecte l'individu dès ses premiers pas et tout au long de son enfance, l'habituant à des habitudes hétéronomes : celle communément reproduite, inconsidérément, par la famille et l'école, basée encore aujourd'hui sur la punition de erreurs à travers la punition – des manières les plus diverses – et dans la formation d’une culture de la dispute et de la « voie », c’est-à-dire de contourner les règles pour gagner, puisque celle-ci est devenue le seul objectif.

Nous reproduirons, très succinctement, une partie du texte de Rivail, présenté dans le Plan proposé pour l'amélioration de l'éducation publique (Cliquez ici à télécharger), qui exprime très bien certaines considérations à cet égard.


« Il existe des habitudes de trois natures différentes : elles sont physiques, intellectuelles ou morales. Les premiers sont ceux qui modifient le plus particulièrement notre constitution animale ; les secondes consistent dans la possession plus ou moins parfaite d'une science. Ainsi, par exemple, quelqu'un qui connaît très bien une langue la parle sans effort et sans réfléchir ; celui qui a une connaissance parfaite des mathématiques fait ses calculs sans difficulté : c'est ce qu'on peut appeler avoir l'habitude d'une science ; et d'ailleurs, c'est l'acquisition de l'habitude qui est négligée, dans la méthode commune ; Elle se limite généralement à une théorie très insaisissable, qui touche à peine l’esprit. Enfin, les habitudes morales sont celles qui nous amènent, malgré nous, à faire quelque chose de bien ou de mal.

La source de ces dernières habitudes réside, disions-nous, dans des impressions longtemps ressenties ou perçues dans l'enfance.. On comprend ainsi combien il importe d'éviter soigneusement tout ce qui pourrait faire éprouver à l'enfant des impressions dangereuses ; mais je ne considère pas seulement comme de mauvaises impressions, l'exemple du vice, les mauvais conseils ou les conversations inappropriées ; nul ne doute des effets désastreux de tels modèles et il n'est pas de mère de famille qui ne mette tout son soin à les éviter ; mais il y en a un grand nombre d'autres, minuties en apparence, et qui ne manquent pas d'exercer une influence souvent plus pernicieuse que le vilain spectacle du vice, dont on peut même quelquefois profiter pour en faire concevoir l'horreur ; Je veux surtout parler de ceux que l'enfant reçoit directement dans ses relations avec les gens qui l'entourent, qui, sans lui donner ni mauvais exemples ni mauvais conseils, font pourtant naître des vices très graves, comme les parents, du fait de leur faiblesse ou des enseignants à cause d'une rigidité mal comprise, ou lorsqu'on prend peu soin d'adapter leur comportement au caractère de l'enfant lorsque, par exemple, ils cèdent à leurs importunités, lorsque leurs fautes sont tolérées sous de vains prétextes, lorsqu'ils se soumettent à leurs caprices , lorsqu'il lui est permis de s'apercevoir qu'il est victime de ses ruses, lorsque le motif qui le fait agir n'est pas connu, et qu'ainsi il prend des défauts ou des germes de vices pour des qualités, ce qui arrive souvent aux parents ; quand on ne tient pas compte des circonstances subtiles qui peuvent modifier telle ou telle action de l'enfant, quand on ne tient surtout pas compte des nuances de caractère, on lui fait éprouver des impressions qui sont souvent la source de vices très graves. Un sourire, quand il fallait être sérieux ; une faiblesse où il faudrait être ferme ; sévérité quand la douceur serait nécessaire; un mot sans réfléchir, un rien, en somme, suffisent parfois à produire une impression ineffaçable et à faire germer un vice.
Que se passera-t-il alors lorsque ces impressions se feront sentir dès le berceau, et souvent tout au long de l'enfance ? Sous cet aspect, le système de punition est l'un des éléments les plus importants à prendre en compte dans l'éducation ; car ils sont communément la source de la plupart des défauts et des vices. Souvent trop dures ou infligées avec partialité et de mauvaise humeur, elles irritent les enfants plutôt que de les convaincre.. Que de ruses, que de moyens de diversion, que de fraudes emploient-ils pour les éviter ! C'est ainsi qu'on y jette les germes de la mauvaise foi et de l'hypocrisie et c'est souvent le seul résultat obtenu.. L'enfant colérique et peu persuadé ne se soumet qu'à la force ; rien ne lui prouve qu'elle a mal agi ; elle sait seulement qu'elle n'a pas agi selon la volonté du maître; et cette volonté, il la regarde, non comme juste et raisonnable, mais comme un caprice et une tyrannie ; elle se croit toujours soumise à la volonté.

Comment est-elle communément amenée à ressentir une supériorité physique plutôt qu'une supériorité morale, elle attend avec impatience d'avoir elle-même assez de force pour échapper à ce; d'où cet esprit hostile qui règne entre les maîtres et leurs élèves. Il n'y a pas de confiance mutuelle entre eux, pas d'attachement ; au contraire, il y a un continuel échange de ruses ; celui qui est assez intelligent pour surprendre l'autre gagne, et on sait déjà qui gagne le plus souvent. Ce sont deux partis qui, lorsqu'ils ne sont pas en guerre ouverte, se méfient continuellement l'un de l'autre. Comment est-il possible d'avoir une bonne éducation dans un tel état de choses ?

RIVAIL, HLD Projet de plan pour l'amélioration de l'instruction publique. Paris, 1828.


Nous voyons combien il est important de sauver cette base éducative, guidée par la morale. Nous ajoutons l'importance de comprendre la morale apportée par des penseurs tels que Paul Janet (Cliquez ici pour télécharger une de ses oeuvres). Si vous avez aimé cet article et voyez son importance, faire plus: partagez-le avec qui vous pouvez !

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